Jusqu’à maintenant, le plan paraît parfait. Après Gao et Tombouctou, l’armée française est en passe de s’emparer de Kidal, la dernière grande ville du nord du Mali toujours contrôlée par des groupes islamistes. Des troupes se sont positionnées hier sur l’aéroport, selon l’état-major français et un responsable local. Mais, aussi imminente soit-elle, la prise de Kidal ne marquera pas pour autant la fin d’une guerre entamée il y a moins de trois semaines.
Quelle stratégie les combattants islamistes peuvent-ils adopter ?
A de rares exceptions près, les 2 500 combattants, environ, d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et de ses alliés n'ont pas affronté les forces françaises, préférant fuir ou se cacher. «Ils ont opéré un retrait tactique en refusant de s'engager dans des combats ingagnables. Ils s'y étaient préparés depuis longtemps», explique Dominique Thomas, spécialiste des mouvements jihadistes. Ils disposent aujourd'hui d'un vaste territoire de repli dans le massif des Ifoghas, situé dans l'extrême nord du Mali. Ils peuvent également profiter des frontières poreuses de la région pour rejoindre le Niger et le sud de la Libye.
Présents depuis une dizaine d'années dans la zone, les islamistes y disposent de complicités, souvent achetées, capables de leur fournir des caches, des moyens de transport, de l'essence ou des armes. «Ils ont le temps pour eux. Ils peuvent rester discrets avant de se lancer dans une guérilla faite d'attentats et d'attaques-s