Même s’il était traduit en espagnol, six écoliers colombiens sur dix ne comprendraient pas bien cet article. C’est ce qui ressort d’une évaluation internationale, «PIRLS», dont les résultats ont été publiés le mois dernier. Ils sont humiliants pour un pays qui a longtemps été fier de sa vie intellectuelle, au point de présenter sa capitale comme «l’Athènes sud-américaine».
L'enquête, réalisée dans 45 pays, classe la Colombie parmi les 7 plus mauvais élèves en matière de compréhension de lecture, derrière l'Azerbaïdjan ou l'Iran - la France y obtient une note supérieure à la moyenne mais ne pointe qu'en 29e position. Ces résultats viennent confirmer une autre évaluation menée par l'OCDE en 2009 chez les élèves de 15 ans, déjà jugée «préoccupante» par les autorités. «Presque la moitié des élèves ne possèdent pas les capacités de lecture permettant de participer de façon productive à la société moderne», concluait le rapport. Ni le progrès «modéré» constaté pendant la dernière décennie ni les résultats encore pires de l'Argentine ne parviennent à éclaircir ce tableau noir. Pour les syndicats colombiens, le peu de moyens attribués à l'Education nationale explique la situation. «Vous trouvez dans une classe un enfant qui a faim, un professeur mal payé et une infrastructure médiocre», a dépeint l'enseignant Medardo Hernandez. En zone rurale, il n'est pas rare que les autorités laissent passer trois ou quatre mois après chaque rentrée a