Menu
Libération
Reportage

A Tombouctou, Hollande dans le rôle du marabout

Article réservé aux abonnés
«Sauveur», «saint»… En déplacement au Mali, samedi, en pleine opération «Serval», le chef de l’Etat a été longuement acclamé.
François Hollande à Tombouctou, au Mali, le 2 février. (Photo Benoit Tessier. Reuters)
publié le 3 février 2013 à 22h36

Tombouctou a trouvé samedi son 334e saint, et il se nomme François Hollande. La cité du Nord-Mali, célèbre pour ses mausolées et son architecture classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a explosé de joie, à l'occasion de la courte visite du président français, qualifié de «sauveur» par les Maliens. Ce n'est peut-être pas la première fois que les Tombouctiens font le coup du «334e». Mais, cette fois, la reconnaissance de la «perle du désert» sera, quoi qu'il advienne, inscrite dans les registres de naissance locaux : de nombreux habitants ont annoncé vouloir donner le nom du président français à leur bébé à naître.

Emporté par la liesse générale, un responsable de la mairie affirmait aussi, samedi, qu’il allait proposer au conseil municipal de rebaptiser la place centrale du nom de François Hollande. Mais pour ce faire, il faudra d’abord que les élus reviennent, la plupart ayant fui la ville il y a dix mois après l’entrée des islamistes. Un détail sans importance, ce samedi en milieu de matinée, quand le chef de l’Etat français, flanqué du président par intérim du Mali, Diocounda Traoré, a foulé le sable de la place Sankoré.

Frayeur. Le souvenir des «corrections» (les coups de fouet) que les islamistes pratiquaient il y a peu encore contre les couples accusés d'adultère ou les fumeurs de cigarettes s'était totalement dissipé. «Mali-France ! Mali-France ! Vive Papa Hollande !» : rassemblées de