Menu
Libération
Récit

Un parfum de crise politique enveloppe l’Espagne

Article réservé aux abonnés
Rattrapé par un scandale, le Premier ministre, Mariano Rajoy, est sur la sellette.
publié le 3 février 2013 à 21h36

Le plus grave scandale de corruption de ces deux dernières décennies pousse Mariano Rajoy dans ses derniers retranchements. Samedi, à l’issue d’une réunion extraordinaire du Parti populaire (le PP, au pouvoir), le chef du gouvernement a eu beau nier en bloc les graves accusations qui pèsent contre lui et sa formation, la multiplication de documents accablants et l’indignation de tout un pays le mettent dans une situation critique.

Alors que les télévisions privées ont diffusé des émissions spéciales sur la corruption au sein du PP - et autres formations -, des manifestations de colère ont éclaté spontanément à Barcelone, Saragosse et Madrid, devant le siège du Parti populaire, rue Genova. Les journaux consacrent des dizaines de pages à cette crise de confiance sans précédent, et nombre d'éditoriaux vont jusqu'à évoquer une possible chute de l'exécutif, suivie de la mise en place d'un «gouvernement technique» à la Monti. Jusque-là prudent, le chef de l'opposition socialiste, Perez Rubalcaba, a estimé que le «déni total» du leader espagnol «accroît la détérioration de la morale publique» et «l'oblige à démissionner».

Départ.«Tout est faux. Non, je n'ai jamais reçu ni distribué d'argent noir […]. Non, je ne suis pas entré en politique pour m'enrichir, ce serait même plutôt le contraire […]. Nous poursuivrons en justice ceux qui nous calomnient et veulent nous détruire», avait martelé dans un exercice de sincérité auto