Peut-être est-on à la veille d’un tournant des crises syrienne et iranienne. Sur le front syrien, d’abord, Moaz al-Khatib, le président de la Coalition nationale dans laquelle sont fédérés les différents courants de l’opposition, s’est entretenu samedi avec les ministres des Affaires étrangères des deux principaux alliés du régime de Damas, la Russie et l’Iran.
Organisés à Munich, en marge de la conférence annuelle sur la sécurité, ces entretiens ont été salués comme un «pas très important» et un «bon pas en avant» par les chefs des diplomaties russe et iranienne, qui se sont tous les deux déclarés prêts à poursuivre le dialogue avec l'opposition syrienne. Pour l'Iran, principal fournisseur d'armes et soutien financier de Bachar al-Assad, il s'agit là d'une évolution majeure puisqu'il n'avait jamais eu de contacts officiels avec des représentants de l'insurrection. L'évolution russe n'est pas moins notable car c'est la première fois que Moscou décerne un satisfecit politique à l'opposition dont le chef de file a permis ce changement de donne.
Créant la surprise jusque dans les rangs de la Coalition, Al-Khatib avait, en effet, déclaré trois jours plus tôt qu’il était disposé à entamer des négociations avec des représentants du régime, sans exiger la démission préalable de Al-Assad et à la seule condition que Damas procède à une libération massive des détenus politiques. Deux raisons avaient poussé cet opposant de longue date, un religieux mod