Après l’échec du sommet de novembre 2012, les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouvent à Bruxelles en cette fin de cette semaine pour aboutir à un compromis sur le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 : en fixant le plafond des grandes catégories de dépenses du budget européen pour les sept prochaines années, l’Union doit décider de se donner ou non les moyens de sortir de la crise qui frappe ses citoyens et préparer l’avenir.
Malheureusement, le compromis mis aujourd’hui sur la table par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, n’est pas à la hauteur. Conservateur en volume, en priorités et en contenus, totalement inadapté à la situation économique et politique actuelle, il opère des coupes drastiques par rapport à la proposition initiale de la Commission, elle-même déjà en retrait par rapport aux positions du Parlement européen. S’il devait être adopté, ce compromis se traduirait par une baisse, dès 2014, de près de 8 % du budget annuel de l’Union européenne (UE).
En clair, le Conseil prépare pour l’Europe un plan d’austérité sans égal : aucun Etat membre ne serait en mesure de s’infliger une telle cure. Alors que les compétences d’une UE élargie s’accroissent, avec notamment la mise en place de la supervision bancaire, nécessitant des moyens humains et financiers pour être efficace et protectrice, le budget de l’Union serait renvoyé, en volume, au niveau qui était le sien au milieu des années 90 !
Fruit du marchandage d’Etats-membres que le