Sur une place Tahrir semi-remplie, les manifestants brandissaient vendredi le portrait de Chokri Belaïd à côté de ceux des martyrs de la révolution égyptienne. Au-delà du symbole, l’assassinat de l’avocat tunisien trouve une résonance sensible en Egypte.
Là aussi, plusieurs figures de l’opposition libérale et de la gauche ont fait l’objet de menaces de mort ces dernières semaines. Le président du Front de salut national (FSN), le Prix Nobel de la paix Mohamed el-Baradei, a même été directement visé par une fatwa prononcée par Mahmoud Shaaban. Professeur à l’université et siège du grand imamat Al-Azhar, celui-ci a jugé qu’à partir du moment où le responsable politique appelait à renverser Mohamed Morsi, élu par le peuple, il était légal de le tuer.
En réaction, la plus haute autorité de l'islam sunnite a engagé une procédure disciplinaire contre l'intéressé. Hachem Ali Islam, chargé de la communication autour des fatwas d'Al-Azhar, dit ne pas avoir étudié en détail les propos du cheikh, mais assure que «l'islam autorise le droit de s'opposer politiquement et de manifester.» «Notre foi dans la révolution terrasse toutes les menaces», a réagi sur son compte Twitter Hamdine Sabahi, ancien candidat à l'élection présidentielle et membre du FSN, également concerné par la fatwa.
Tuméfié. La violence politique s'est intensifiée ces dernières semaines. Mohamed el-Gendi, un révolutionnaire de 28 ans, membre du Courant populaire de S