Contre la violence, contre l'ingérence de la France dans les affaires tunisiennes, contre la «contre-révolution»… La manifestation appelée par les jeunes d'Ennahda, samedi à Tunis, avait pour mots d'ordre des slogans qui fédèrent un mouvement traversé par les divergences. Elle visait aussi à défendre «la légitimité des urnes». Un message clair à Hamadi Jebali, Premier ministre et numéro 2 du mouvement, qui entend outrepasser l'Assemblée pour former son nouveau gouvernement (lire ci-contre). Une réplique aussi aux slogans anti-Ennahda qui avaient retenti la veille, lors des funérailles de l'opposant assassiné, Chokri Belaïd. Acculés, cloués au pilori, les islamistes ont choisi de répliquer par la rue.
Etendards. Mais avec entre 3 000 et 4 000 personnes, des militants pour la plupart, on était loin de la démonstration de force. Dans le cortège, de nombreuses bannières d'Ennahda cohabitaient avec quelques étendards salafistes et, surtout, beaucoup de drapeaux nationaux : Ennahda a voulu montrer qu'elle est pour «l'unité nationale», comme appelle un slogan. «Tous unis pour protéger notre révolution», ont ainsi entonné les participants, chauffés par un camion-sono amené sur l'avenue Bourguiba. Les haut-parleurs diffusaient un chant qui appelle à faire adopter le projet de loi d'«immunisation de la révolution», qui vise à exclure de la vie politique les anciens partisans de Ben Ali. «Non