En Allemagne, tout le monde se souvient ces jours-ci qu'au moment de l'affaire Guttenberg, Annette Schavan avait vivement critiqué son collègue, déclarant même ressentir «de la honte» pour lui. Karl-Theodor zu Guttenberg, ministre de la Défense et étoile montante des conservateurs allemands, avait été acculé en mars 2011 à la démission pour avoir plagié des passages entiers de sa thèse de doctorat. Deux ans plus tard, Annette Schavan trébuche à son tour sur sa propre thèse.
Samedi, elle a présenté sa démission qu'Angela Merkel a accepté «le cœur lourd». Car Annette Schavan n'est pas n'importe quelle ministre. Sa position au sein du gouvernement rend en effet l'affaire particulièrement piquante : amie personnelle d'Angela Merkel dont elle est l'une des rares confidentes en politique, Annette Schavan, 57 ans, était depuis 2005 ministre de l'Education et des Sciences, également chargée de la recherche.
Lundi dernier, la faculté de Düsseldorf lui retirait son prestigieux titre de docteur en philosophie pour avoir «systématiquement et délibérément» triché en écrivant son travail intitulé «Personne et conscience», soutenu en 1980. L'université avait en amont assuré qu'elle «ne prendrait pas en considération» la fonction de la responsable politique dans sa décision. «C'est comme si le ministre des Finances cachait son argent en Suisse», s'est offusqué le quotidien populaire Bild Zeitung, qui réclamait la démission d'Annette Schava