Sa voix est rauque et chaleureuse. Elle balance ses hanches comme une fille de la côte tropicale, dont elle est originaire, et parle avec l’aplomb d’un homme politique. Diane Rodriguez est le phénomène des élections générales équatoriennes qui auront lieu dimanche. Et pour cause : la belle brune pourrait bien être le premier parlementaire transsexuel d’Equateur. A 30 ans, Diane Rodriguez, dont le nom de baptême est Luis Benedicto, est une fervente militante des droits des minorités sexuelles et raciales.
Dans un pays où les traditions catholiques et conservatrices sont très fortes, sa candidature à la Chambre des députés ne passe pas inaperçue. D’ailleurs, on la voit partout : sur le petit écran, dans les journaux et, surtout, dans les meetings de campagne dans les quartiers populaires de Guayaquil, sa ville natale. Licenciée en psychologie, elle défend les couleurs du parti Rupture 25, formé par d’anciens partisans de l’actuel président et candidat, Rafael Correa. Son ton incisif, son sens de la repartie et son aplomb face aux insultes de certains conservateurs en ont fait la coqueluche de la jeunesse équatorienne.
A Guayaquil, le grand port du Pacifique dont la ville est considérée comme le poumon financier du pays, chacun de ses déplacements est accompagné par une horde de stars de telenovelas et de chanteurs populaires. Mais derrière ce glamour un peu kitsch, Diane Rodriguez se bat pour une cause très sérieuse. Elle entend faire céder Rafael Correa, donné gagnant dans les