Si proches et si différents ! Tels apparaîtront sans doute, aux yeux de l’histoire, les deux derniers papes, Jean Paul II et Benoît XVI. Tandis que Karol Wojtyla, à bout de forces et traversant une longue agonie liée à la maladie de Parkinson, avait, malgré des rumeurs récurrentes de démission, tenu jusqu’au bout, Benoît XVI, dans un geste inattendu et historique, tire sa révérence, prenant tout le monde de court.
Si son élection, en 2005, n'avait surpris personne, Joseph Ratzinger, a, hier, bouleversé la planète entière en annonçant sa démission pour le 28 février. Pourtant, pour qui le connaît un peu, ce choix apparaît en parfaite cohérence avec la personnalité du pape allemand. Ce renoncement au pouvoir est sans nul doute un geste de grandeur : omettant diplomatiquement les explications directement politiques, le pape a, dans un texte lu en latin (ce qui a jeté le trouble dans l'assistance peu sûre de bien comprendre ce qui était en train de se passer), lui-même reconnu les dégâts de la vieillesse. «Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de mon âge avancé, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien», a-t-il déclaré. Un choix à l'opposé de son prédécesseur.
Timidité. Benoît XVI confirme ainsi une impression qui court depuis l'été dernier. Même si son voyage au Liban, en septembre 2012, avait été politiquement et religieusement un succès, les images avaient montré un vieillard, certes tou