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Dix voyages en Turquie l’an passé qui intriguent la police

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Alors qu’à Ankara, la justice s’intéresse aux séjours de Güney, la plupart des responsables kurdes croient à un complot contre le processus de paix.
publié le 11 février 2013 à 22h26

Le parquet d’Ankara a ouvert mercredi dernier une enquête contre Omer Güney, arrêté en France à la suite des assassinats à Paris de trois militantes kurdes. Les procureurs turcs veulent connaître en détail les contacts du suspect dans le pays. Selon les fiches de la police des frontières, celui-ci s’est en effet rendu au moins dix fois en Turquie en 2012. Il était encore à Ankara dix-neuf jours avant les trois crimes perpétrés le 9 janvier.

Le quotidien Ozgur Politika (Francfort), proche du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, en lutte armée contre le pouvoir central pour les droits politiques des Kurdes depuis 1984), publie une interview de Murat Sahin, un informateur des services de renseignements turcs, qui déclare avoir vu Omer Güney à Ankara dans un bureau du MIT (RG turcs). «Même s'il y a un suspect, on ne sait toujours pas qui est vraiment derrière cet attentat», déclare Selahattin Demirtas, président du parti kurde BDP (Parti de la paix et de la démocratie), représenté au Parlement turc. La majorité des responsables politiques kurdes croit que le triple assassinat de Paris «est un complot pour bloquer le processus de paix», débuté fin décembre entre l'Etat turc et le chef du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné sur l'île d'Imrali depuis 1999. Murat Karayilan, chef militaire du PKK, basé sur les monts Qandil (en Irak du Nord), a accusé «l'Etat profond turc» de liquider les dirigeants du parti. «L'Etat profond» en turc désigne le com