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Libération
Reportage

Encore un secret qui ébranle le Vatican

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La surprise était totale, hier à Rome, tant chez les fidèles catholiques que dans les milieux ecclésiastiques. Seules deux personnes auraient été au courant.
Place Saint-Pierre, hier. «Au début, j’ai cru que c’était une blague», a avoué anonymement un prêtre romain. (AFP)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 11 février 2013 à 22h15
(mis à jour le 11 février 2013 à 22h15)

Non habemus papam. L'éventualité était prévue dans le droit canon, article 332, paragraphe 2. Et récemment évoquée cinématographiquement par Nanni Moretti avec un Michel Piccoli, nouvellement élu pape mais incapable d'assumer sa charge. Il n'empêche. Sous la colonnade de Saint-Pierre, l'annonce de la démission de Benoît XVI, qui sera effective le 28 février à 20 heures précises, a provoqué stupeur et incrédulité. Joseph Ratzinger a fait part de sa décision, hier matin, lors d'un consistoire au Vatican, en déclarant en latin être «parvenu à la certitude que [ses] forces, en raison de son âge avancé [86 ans en avril, ndlr] ne lui permettent plus d'exercer de façon adéquate le ministère».

«C'est impensable, inimaginable. Encore plus improbable qu'une abdication de la reine d'Angleterre», commente Ugo Carlo, un jeune Portugais venu avec sa compagne sur la place Saint-Pierre. Malgré la pluie battante et la foudre qui s'abat à proximité de la coupole de la basilique, ils sont quelques dizaines de fidèles à s'approcher des palais apostoliques pour tenter de guetter, derrière les trois fenêtres illuminées des appartements pontificaux, la silhouette du premier pape démissionnaire de l'histoire moderne. «Nous sommes incrédules», lâche un petit groupe de catholiques italiens. «Le pape Jean Paul II avait une autre carrure. Il est resté jusqu'au bout de son pontificat malgré la maladie», rappelle Giovanni, un ex-employé d'Alitalia au chômage, r