Menu
Libération
TRIBUNE

Hollande en Inde, un air entraînant

Article réservé aux abonnés
par Vijay Singh, Ecrivain et cinéaste
publié le 13 février 2013 à 19h26

Léo Ferré, Jacques Brel, Georges Brassens… Trois noms qui reviennent danser dans mes souvenirs. Il y a quarante ans, un ami anglais était venu à la maison avec les disques de ces chanteurs. Quand la voix de Léo Ferré a commencé à résonner dans la maison, tout le monde en est tombé amoureux. Il m’a fallu plusieurs années pour comprendre ce qui nous fit ainsi aimer la «chanson française». Ce n’était pas seulement la voix de Ferré ou la poésie qu’il chantait, car personne ne comprenait le français, mais la musique ressemblait étrangement aux chansons de l’immensément populaire cinéma de Bombay. Comme si la mélodie, la mélancolie, l’amour impossible étaient les mêmes.

Mes trente ans de vie en France n’ont fait que renforcer ma conviction que le lien entre la France et l’Inde, en dépit de l’absence d’un véritable contact historique, relève davantage du domaine de l’inconscient, du non-dit, du civilisationnel.

Ce n’est pas la poignée d’Indiens vivant en France aujourd’hui, ni les Français résidant en Inde qui définissent le potentiel des relations franco-indiennes, mais notre manière commune de voir le monde, notre amour des arts et des artisanats, notre désir commun de voler à la vie moderne le moment sublime que nous pouvons placer sur l’autel de la beauté. Ainsi, alors que François Hollande arrive aujourd’hui pour sa première visite d’Etat en Inde avec sa compagne, Valérie Trierweiler, il faut garder à l’esprit que les relations franco-indiennes sont marquées par ce qui existe ma