Que cache l'affaire Ben Zygier ? Australien, émigré en Israël en 2000, cet homme de 34 ans, marié et père de deux enfants, s'est pendu en 2010 dans sa cellule d'une prison du sud de Tel-Aviv. Arrêté la même année, il y était tenu au secret sous la dénomination de «Prisonnier X». Les questions ne manquent pas sur cet homme, devenu Ben Alon après son arrivée en Israël, y compris sur son appartenance au Mossad, les renseignements israéliens.
L'histoire, d'abord révélée cette semaine par la chaîne de télévision australienne ABC, a rebondi avec un temps de retard en Israël. Au lendemain de la publication de l'affaire, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a convoqué des responsables de médias pour leur demander de ne pas reprendre cette information - signe supplémentaire de la sensibilité de l'affaire. Mais trois parlementaires ont brisé la censure et interpellé le ministre de la Justice. «Dans une démocratie, la censure se justifie seulement lorsqu'il s'agit d'affaires de sécurité. Celles-ci doivent être soumises à la Cour suprême, qui peut ordonner la censure si la sécurité de l'Etat est en danger», s'est offusquée Zahava Gal-On, présidente du Meretz (gauche).
Selon le journal australien The Age, Ben Zygier faisait l'objet d'une enquête des services de renseignements de Canberra pour utilisation frauduleuse de son passeport à des fins d'espionnage. Il aurait changé son nom à plusieurs reprises, passant de Ben Alon à Ben Allen, puis Benjamin Burrows.