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TRIBUNE

Pas de printemps à Laïza

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par Juliette Louis-Servais, Chargée de mission en Birmanie au CCFD-Terre solidaire et Célestine Foucher, Coordinatrice de l’association Info Birmanie
publié le 13 février 2013 à 19h26

Dans la région de Laïza, au nord de la Birmanie, le son incessant des hélicoptères de combat au-dessus des villages et celui des explosions font voler en éclats l’impression de paix et de transition démocratique tant vantée par le gouvernement du président, Thein Sein. Dans cet Etat kachin, situé aux frontières de la Chine, l’armée birmane utilise avions de combat, hélicoptères et tirs de mortiers de façon répétée. Nous sommes loin des affiches de Aung San Suu Kyi placardées dans les rues de Rangoun et des images de liesse populaire. Les attaques ont débuté à la veille de Noël dans une région majoritairement peuplée de chrétiens. Alors que les Occidentaux ferment les yeux sur ce conflit, en quête d’accords commerciaux avec le gouvernement de Thein Sein, l’armée cible sans retenue les populations civiles. En juin 2011, en plein «printemps birman», l’armée avait rompu un cessez-le-feu long de dix-sept ans avec l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA). D’après les associations locales, près de 100 000 personnes ont dû fuir leur foyer et vivent dans des camps. L’armée birmane est accusée de graves violations des droits de l’homme, qui peuvent être considérées comme des crimes de guerre et crimes contre l’humanité : exécutions extrajudiciaires, violences sexuelles, déplacements de population, pillages, utilisation de mines terrestres… Le but de ces attaques ? Faire tomber Laïza, siège de l’organisation politique kachin KIO qui, depuis 1961, réclame une plus grande autonomie. Le g