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Libération

La démission du pape éclipse les législatives italiennes

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La classe politique italienne s'arrache les cheveux : la mise en place du prochain gouvernement, issu des élections des 24 et 25 février, coïncidera probablement avec le départ du pape le 28.
La une de «L'Osservatore Romano» le 11 février. L'intérêt pour les élections italiennes a considérablement diminué depuis l'annonce de la renonciation papale. (Photo Giampiero Sposito. Reuters)
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publié le 14 février 2013 à 11h31

L'annonce surprise par le pape Benoît XVI de sa démission le 28 février prochain a stupéfié le monde et relégué au second plan la campagne électorale pour les législatives des 24 et 25 février, pourtant cruciales pour l'Italie et l'Union européenne. Les élections italiennes, qui se déroulent dans dix jours, auraient été perçues dans d'autres circonstances comme un enjeu primordial tandis que les capitales européennes scrutent la direction que prendra le pays fragilisé par la crise de l'euro. Mais il y a de fortes chances que le nouveau gouvernement soit formé juste au moment où le pape de presque 86 ans abandonnera volontairement ses fonctions, un événement qui n'a qu'un précédent en 2 000 ans d'histoire de l'Eglise catholique...

«La première réaction des hommes politiques italiens après la démission du pape a été :"Mon Dieu, maintenant nous disparaîtrons des journaux et de la télévision"», a ironisé Ugo Magri, un éditorialiste du quotidien La Stampa. Selon les analystes, le départ annoncé de Benoît XVI pourrait avoir des conséquences importantes sur le scrutin, en contrecarrant la remontée spectaculaire de Silvio Berlusconi dans les sondages et en mettant en lumière le notoire attachement de la classe politique italienne à ses privilèges.

«Il est clair que nous aurons moins l'attention des médias, et il est juste qu'il en soit ainsi»