Les protestations véhémentes d'un des accusés contre la saisie de lettres, de livres ou de papier toilette griffonné, et la colère visible du chef des tribunaux militaires ont donné jeudi un tour tendu à l'audience des accusés du 11-Septembre à Guantanamo. «Au nom de Dieu, j'ai une chose importante pour vous», a lancé Wallid ben Attach, épaisse barbe noire, debout dans le tribunal.
Au dernier jour de cette audience préliminaire, retransmise sur la base militaire de Fort Meade (Maryland), ce Yéménite, accusé d’avoir apporté un soutien logistique aux pirates de l’air du 11-Septembre, s’est levé de sa chaise pour protester contre la fouille de sa cellule et la disparition de courriers échangés avec ses défenseurs.
Cette fouille est intervenue en plein débat sur la protection des communications confidentielles des cinq accusés et de leurs avocats, alors qu'il a été établi que le gouvernement peut censurer les débats et dispose d'instruments d'écoutes. «Vous m'avez forcé à venir au tribunal», s'est exclamé M. ben Attach, vêtu d'une tunique blanche et d'une coiffe traditionnelle, avant d'être interrompu par le juge, qui lui a intimé de se taire sous peine d'expulsion. Il est «furieux», a lancé son avocate Cheryl Bormann, qui a dénoncé la «mise à sac» de sa cellule et de celles de deux autres accusés, en leur absence.
«Les documents étaient estampillés» du service de contrôle de Guantanamo, et «les gardes les ont quand même saisis»