D'un côté, Tripoli, où les voitures arborent les drapeaux libyens et berbères en passant devant les caricatures de Kadhafi sur les murs. De l'autre, Benghazi : les véhicules, quasiment tous dénués d'oriflammes rouge-noir-vert, y défilent devant des tags vantant le fédéralisme. Unité à l'Ouest, autonomie à l'Est : deux ans après le début de la révolution, la Libye post-kadhafiste se cherche toujours. «Eux célèbrent ; nous, nous manifestons, voilà la différence», résume Wael el-Naas, un étudiant en informatique qui s'est joint au cortège. Pour les Benghaziotes, ce vendredi, jour anniversaire du début du soulèvement, a donc été une journée de colère. «La révolution est partie de chez nous. Mais aujourd'hui, on n'a rien. Mon frère est parti avec sa femme et ses enfants à Tripoli pour trouver du travail.»
Le gouvernement craignant des attaques de kadhafistes, les mouvements fédéralistes ont appelé à ne pas manifester pour ne pas exacerber les problèmes sécuritaires (Libération du 2 février). Mais, pour les militants, il s'agit de marquer la différence vis-à-vis de la capitale. Jusque dans le choix des dates de célébration de la révolution : Tripoli fête le 17 février - quand le régime a fait tirer sur la foule en 2011 ; Benghazi célèbre le 15 février, date de la première manifestation dans la ville.
Coup de f