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Libération
Récit

Benghazi, rêve d’autonomie au berceau de la révolution

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Les fédéralistes ont le vent en poupe dans la ville symbole du soulèvement libyen, qui brigue un pouvoir dont Kadhafi l’avait dépossédée.
Le drapeau de la Cyrénaïque, lors d’une manifestation le 2 novembre dans la capitale régionale, Benghazi. (Photo Reuters)
publié le 15 février 2013 à 20h46

D'un côté, Tripoli, où les voitures arborent les drapeaux libyens et berbères en passant devant les caricatures de Kadhafi sur les murs. De l'autre, Benghazi : les véhicules, quasiment tous dénués d'oriflammes rouge-noir-vert, y défilent devant des tags vantant le fédéralisme. Unité à l'Ouest, autonomie à l'Est : deux ans après le début de la révolution, la Libye post-kadhafiste se cherche toujours. «Eux célèbrent ; nous, nous manifestons, voilà la différence», résume Wael el-Naas, un étudiant en informatique qui s'est joint au cortège. Pour les Benghaziotes, ce vendredi, jour anniversaire du début du soulèvement, a donc été une journée de colère. «La révolution est partie de chez nous. Mais aujourd'hui, on n'a rien. Mon frère est parti avec sa femme et ses enfants à Tripoli pour trouver du travail.»

Le gouvernement craignant des attaques de kadhafistes, les mouvements fédéralistes ont appelé à ne pas manifester pour ne pas exacerber les problèmes sécuritaires (Libération du 2 février). Mais, pour les militants, il s'agit de marquer la différence vis-à-vis de la capitale. Jusque dans le choix des dates de célébration de la révolution : Tripoli fête le 17 février - quand le régime a fait tirer sur la foule en 2011 ; Benghazi célèbre le 15 février, date de la première manifestation dans la ville.

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