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Libération

Les chamans font recette dans les cafés de la capitale sud-coréenne

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publié le 15 février 2013 à 22h26

Jaehyun et Minkyung, 26 et 24 ans, sont venus tester leur compatibilité amoureuse dans un café au décor un peu rétro, en plein quartier étudiant de Hongdae. Cela fait deux cents jours qu’ils vivent en couple et, pour fêter l’événement, ils se sont offert une consultation auprès d’une chaman. A Séoul, ce genre d’établissement est désormais monnaie courante dans les coins branchés et près des grandes universités. Autour du nouvel an lunaire, qui était célébré il y a une semaine, nombreux sont les Sud-Coréens qui s’y rendent pour savoir ce que la nouvelle année leur réserve.

Malgré l’essor du christianisme, cette pratique ancestrale qu’est le chamanisme perdure au pays du Matin-Calme. Ainsi, en 2009, on comptait 400 000 chamans, essentiellement des femmes, considérées comme des messagères entre le monde des vivants et les esprits des ancêtres. Aujourd’hui encore, des cérémonies d’exorcisme et de transes se pratiquent en privé dans des ruelles délabrées de Séoul.

L'ambiance est toute autre dans les cafés dits «saju» : assis sur un canapé de velours, on discute avec une chaman en costume de soie rose bonbon autour d'un café macchiato. Sur le menu, les différentes options sont détaillées à côté des boissons. Les prix varient entre 7 et 35 euros. «J'aurais aimé savoir quand est-ce que j'allais rencontrer un petit ami. Mais comme parler d'amour coûtait plus cher, je me suis rabattue sur des questions concernant mon avenir professionnel», confie Yoojin, 15 ans, venue