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Libération

La journaliste latiniste et l’incroyable nouvelle

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publié le 17 février 2013 à 19h06

Giovanna Chirri parle le latin. C'est préférable : cette journaliste italienne suit le Vatican pour l'agence italienne Ansa. Et c'est elle, en écoutant le discours du pape en latin à propos de la béatification des martyrs d'Otrante, qui a saisi la première les phrases incroyables : «Mes forces ne sont plus aptes à exercer le ministère pétrinien.» Et la suite que l'on connaît : renonciation du pontife à la charge à compter du 28 février.

Tout de suite, elle signale les phrases à sa rédaction en chef. «J'ai donné la nouvelle, et j'ai pleuré», dira-t-elle. Incrédulité de la rédaction en chef. Discussion que l'on devine fiévreuse. On s'imagine à la place du rédacteur en chef. Se lancer ? Attendre la confirmation officielle ? Pendant l'échange, le porte-parole du Vatican, le père Fedirico Lombardi, rappelle Giovanna Chirri et confirme l'incroyable nouvelle. Ansa a perdu quelques minutes, mais grille tout de même l'AFP de sept minutes. D'où l'on déduit que le correspondant de l'AFP au Vatican ne parle pas le latin. Ou peut-être que si. Il y a des détails de la scène que l'on ne connaît pas.

Dans la salle de presse du Vatican, Giovanna Chirri n’est pas seule à suivre le discours du pape. Ils sont une poignée de confrères accrédités, mexicains, et aussi français. Pourquoi est-elle la seule à réagir ? Les confrères ne parlent-ils pas le latin ? Ou bien est-elle celle qui parvient le plus vite à vaincre son incrédulité ? On imagine les débats affolés. Mais si, je t’ass