Le ministre suédois des Migrations, Tobias Billström, a osé le mot qui fâche : évoquant l'afflux record de demandeurs d'asile en Suède, il a annoncé une réflexion sur les «volumes». Car, selon lui, la situation «n'est plus tenable». Les communes, chargées d'intégrer les nouveaux arrivants, ne parviennent plus à faire face. L'an dernier, la Suède a enregistré 44 000 demandes d'asile, soit deux fois plus que durant l'année 2011, faisant du royaume de 9 millions d'habitants le troisième pays d'accueil en Europe, après l'Allemagne (64 500) et la France (61 200).
Un chiffre qui devrait encore augmenter cette année, selon l’Agence des migrations, surtout si la situation en Syrie ne se stabilise pas. Car la Suède est aujourd’hui la première destination d’asile des réfugiés syriens en Europe. Plus d’un millier déjà sont arrivés au mois de janvier. Contrairement à de nombreuses capitales européennes, Stockholm a décidé en juin de leur accorder systématiquement l’asile. Résultat : leur nombre a progressé de 450% sur les six derniers mois de l’année.
Mais si une majorité des parlementaires est favorable à la politique d'asile menée par le gouvernement de centre droit, fidèle à la tradition d'accueil du pays, les élus locaux sont beaucoup plus réservés. Un tiers des conseillers municipaux du Parti du rassemblement modéré (droite), dirigé par le Premier ministre, Fredrik Reinfeldt, souhaite par exemple un durcissement de la politique de l'asile. L'Agence des migrations, d