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Libération
Reportage

Médias contre soldats, un duel de guerre lasse

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Les relations entre la presse et l’armée sont très tendues, chacun renvoyant l’autre dans son camp.
Des munitions qui auraient appartenu aux islamistes et détruites par l'armée française à Gao. (Photo Reuters)
publié le 17 février 2013 à 21h36

Les images envoyées, depuis l'intervention française, pourraient parfois se résumer à celles d'une prodigieuse avancée vers le Nord. Avec le sentiment donné d'avoir été produites par l'école des beaux-arts de la guerre et expliquées au journal de 20 heures. Mais le hic, c'est que les reporters de guerre cherchent toujours, eux, à fréquenter l'école buissonnière. «Certains journalistes, que nous avons transportés sur le théâtre des opérations, alors que nous ne sommes pas des transporteurs de presse, ont le sentiment, dit cette source, sous couvert d'anonymat, de ne pas être libres de leurs mouvements ou encore de ne pas pouvoir tourner autant de sujets qu'ils le désireraient.» Et de poursuivre son argumentaire : «Mais nous avons des images tournées par nous à leur disposition. Et c'est donc faux de dire qu'il s'agit d'une guerre sans images.» Un confrère rentré de Gao la semaine dernière reconnaît que sans l'assistance des vols militaires il n'aurait pas eu accès à Gao et que la couverture aurait été infiniment plus compliquée, ce qui ne l'empêche pas de se montrer lucide : «L'armée contrôle évidemment sa propre communication. Elle était enchantée, au début, d'accueillir la presse ; mais beaucoup moins dès qu'elle se trouve avec 50 personnes à gérer et avec des contenus publiés qui risquent de lui échapper.»

A Bamako, une équipe anglo-saxonne d'AP-Télévision, qui a patienté toute la semaine dernière pour un embarquement militaire