Enième éboulement sur l'A3, l'autoroute Salerne-Reggio di Calabria, ce 12 février, entre Battipaglia et Eboli. L'autoroute est fermée, les automobilistes contraints d'emprunter des déviations. Le matin même, une chute de pierres a déjà provoqué un accident entre deux voitures et fait deux blessés légers. Le lendemain, le trafic est rétabli, mais sur une voie, le reste servant à sécuriser la paroi rocheuse. Rien de surprenant pour les usagers. En 2008, l'un de ces éboulements avait fait deux morts, sur cette autoroute devenue «le symbole de l'inefficacité de l'Etat italien», comme le titrait en octobre le New York Times, la «métaphore de la faillite du Mezzogiorno».
Racket. D'autoroute, la Salerne-Reggio di Calabria n'a que le nom car les portions à trois voies sont rares. C'est plutôt une route nationale où il faut slalomer entre «des chantiers abandonnés et des voies uniques où pousse du chiendent au benzène», écrit le romancier Stefano Benni ( Libération du 1er décembre 2007). Chantiers désaffectés mais aussi nids-de-poule, déviations multiples, viaducs abandonnés, courbes dangereuses, tunnels humides et sans lumière, absence de voie de secours… On y roule à 50 km/heure et les bouchons estivaux sont devenus légendaires.
Lancé dans les années 60, ce tronçon de l'Autostrada del Sole devait dés