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Libération
Reportage

Modène, un modèle de société

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De la production de parmesan à la construction auto, ce bastion communiste a fondé son dynamisme sur l’entraide, notamment au sein de coopératives, et la redistribution.
Une fabrique de parmesan en Italie. (Photo Stefano Rellandini. Reuters)
par Eric Jozsef, Envoyé spécial à Modène
publié le 18 février 2013 à 22h36

Adossé aux gigantesques étagères sur lesquelles reposent les meules de Parmesan durant leur maturation, Ivano Chezzi, le responsable d'Albalat, coopérative agricole réunissant 80 associés et 10 fois plus de vaches, a repris confiance : «Avec le tremblement de terre de l'an passé, nous avions perdu la moitié de notre production en valeur, soit environ 20 millions d'euros.» En mai 2012, deux secousses de magnitude 6 sur l'échelle de Richter ont mis à terre une bonne partie de l'économie locale, entre Modène et Ferrare. Une zone qui assure près de 2% du PIB italien. «On s'est retroussé les manches et on va de l'avant», résume l'ancien garçon d'étable, devenu technicien puis, à 56 ans, le président de cette structure qui adhère au prestigieux consortium du Parmigiano Reggiano - lequel regroupe 384 fromageries pour près de 30 000 employés. «Sans attendre les aides de l'Etat, le consortium a débloqué 8,7 millions d'euros pour aider les éleveurs les plus touchés», pointe Chezzi. Dans cette région, la solidarité et la collaboration restent des valeurs revendiquées. «Ici, c'est une tradition de mettre les choses en commun pour régler les problèmes», insiste le maire (centre gauche) de Modène, Giorgio Pighi. Aujourd'hui encore, l'Emilie-Romagne est la terre des coopératives auxquelles se sont adossées, après-guerre, des milliers de petites entreprises familiales pour transformer cette région déshéritée en l'une des plus prospères d'Italie et un labo