Il pleut sur Pompéi. Les gros blocs de roche volcanique sombre qui pavent les rues de l’antique cité sont aussi glissants que des savonnettes, les ornières laissées par les passages des chars piègent les talons. Mieux vaut emprunter les hauts trottoirs et les pierres de gué millénaires. En hiver, le site échappe à la foule et on peut arpenter la cité ensevelie en 79 après J.-C. sous la lave du Vésuve en toute tranquillité et s’imprégner de sa douce magie.
Mais, ce 6 février, les touristes ont vu débouler un cortège bruyant de photographes et de cameramen filant une délégation officielle jusqu’à la maison des Dioscures. Trois ministres du gouvernement italien - Anna Maria Cancellieri (Intérieur), Fabrizio Barca (Cohésion territoriale) et Lorenzo Ornaghi (Biens culturels) - autour du commissaire européen chargé de la Politique régionale, Johannes Hahn. A trois semaines des élections législatives, coiffés d’un casque, ils ont lancé les premiers chantiers de l’opération censée redonner son lustre au site archéologique.
Le Grand Projet Pompéi (GPP), doté de 105 millions d’euros, dont 42 millions fournis par l’Union européenne, doit remédier à l’incurie dont pâtit ce musée à ciel ouvert, classé au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 1997. Premiers objectifs du GPP : restaurer cinq maisons endommagées et créer un système de drainage des eaux pluviales afin de protéger les ruines de l’humidité, le tout d’ici 2015.
Toitures effondrées, domus condamnées
Pompéi est en pleine décrépitude. Les herbes folles grignotent les p