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Libération

Et si Hollande s’inspirait d’Obama

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publié le 19 février 2013 à 19h06

Instructive, la comparaison donne à réfléchir. Comme François Hollande en Europe, Barack Obama considère qu’il faut relancer l’économie américaine par des investissements à long terme de l’Etat fédéral, qu’il faut certes réduire les dépenses pour rééquilibrer les comptes publics mais que l’austérité seule ne résoudra rien puisque le ralentissement de l’activité ne peut que diminuer les rentrées fiscales et, donc, accroître les déficits.

Ils ont évidemment raison mais l’un comme l’autre se heurtent à des majorités conservatrices qui les empêchent d’agir : la majorité républicaine au Congrès et celle, écrasante, que les chefs de gouvernement de droite détiennent aujourd’hui au Conseil européen, l’instance dirigeante de l’Union. Aussi juste que soit leur analyse, les présidents américain et français sont à peu près paralysés, sans moyens d’agir pour redresser l’économie de la France, des Etats-Unis et de l’Europe, mais la grande différence est que Barack Obama fait ce que ne fait pas François Hollande.

Il en appelle à l’opinion, croise publiquement le fer avec les conservateurs et fait, en un mot, de la politique pour tenter de modifier le rapport de forces qui l’empêche de mettre en œuvre ses propositions. La semaine dernière, dans son discours sur l’état de l’Union, Barack Obama a ainsi proposé de relever le salaire horaire minimum de 7,25 dollars à 9 dollars sur trois ans et d’en indexer le montant sur le taux d’inflation, de multiplier les investissements dans les infrastruct