L'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, joue son destin devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, où il comparaît depuis hier. Seul ancien chef d'Etat détenu aux Pays-Bas, il est accusé d'être le «coauteur indirect» de crimes contre l'humanité lors de la crise qui a suivi la présidentielle de fin 2010. Au moins 3 000 personnes ont trouvé la mort dans les violences qui ont ensanglanté l'ancienne colonie française, suite au refus de Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.
Complot. La CPI a jusqu'au 28 février pour dire si elle valide les charges retenues contre son plus célèbre prisonnier ou s'il doit être libéré. Arrêté le 11 avril 2011 par les forces loyales au président élu Ouattara, avec l'aide active de l'armée française, Gbagbo avait été remis à la CPI sept mois plus tard. A l'époque, son transfèrement était apparu comme la volonté du nouveau régime d'Abidjan de se «débarrasser» de l'ex-président.
Crédité de 46% des suffrages lors de la dernière élection, celui-ci garde de nombreux partisans dans son pays. Une éventuelle remise en liberté de Gbagbo serait donc une très mauvaise nouvelle pour le pouvoir de Ouattara, toujours en quête de stabilité.
Juste avant le début des audiences à La Haye, Abidjan a ratifié le Statut de Rome, devenant formellement membre de la CPI. La cour a aussi émis un mandat d’arrêt contre l’ex-«première dame», Simone Gbagbo, auquel n’ont pas répondu les autorités ivoirien