La minorité musulmane chiite du Pakistan, qui représente plus de 20% de la population, a connu les attaques les plus meurtrières de son histoire depuis début 2013. Les autorités sont accusées de ne pas agir contre les auteurs des massacres de samedi et du 10 janvier au Baloutchistan, qui ont fait près de 200 morts et ont été revendiqués par le groupe sunnite extrémiste Lashkar-e-Jhangvi (LEJ).
Comment expliquer ces attaques ?
Dans cette province stratégique qui borde l’Iran et l’Afghanistan, les rebelles baloutches combattent depuis 2004 le gouvernement d’Islamabad pour obtenir l’autonomie politique et un partage plus équitable des richesses en gaz et pétrole.
La région est également le théâtre de luttes d'influence entre l'Arabie Saoudite sunnite et l'Iran chiite qui ont favorisé l'éclosion de groupes armés extrémistes antichiites. Or les autorités ont renforcé ces derniers en «les utilisant pour lutter contre la rébellion baloutche, sans réaliser les conséquences», explique le général à la retraite Talat Masood. Les extrémistes sunnites se sont de leur côté mieux organisés, enhardis par l'impunité dont ils jouissent.
Le LEJ, comme d’autres groupes sunnites, a fait allégeance à Al-Qaeda et adopté son mode opératoire très violent, notamment à l’encontre des Hazaras chiites installés au Baloutchistan, qu’il présente comme étant des agents de l’influence de l’Iran.
De quoi les autorités sont-elles accusées