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Analyse

De la Mauritanie à la Somalie, les fronts mouvants du jihad

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La prise d’otage au Cameroun, mardi, marque l’étendue de la zone d’influence des islamistes, organisés en plusieurs groupes interconnectés.
publié le 20 février 2013 à 21h36

Quoi de commun entre les jihadistes nigérians de Boko Haram, désignés responsables par François Hollande du rapt de 7 Français mardi au Cameroun, et les combattants d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), visés par l’armée française dans le nord du Mali ? A première vue, pas grand-chose, à part une commune référence au jihad.

Allégeance. Les deux groupes ne sont pas actifs dans les mêmes zones et n'ont ni les mêmes chefs ni les mêmes objectifs. Mais tous deux appartiennent à ces mouvements islamistes présents en Afrique subsaharienne, dans une bande qui court de la Mauritanie, à l'ouest, à la Somalie, à l'est. Leurs relations sont complexes et mouvantes. Des combattants nigérians peuvent se former en Somalie. Des chefs d'Aqmi peuvent s'entendre avant de faire sécession. Des groupes peuvent faire allégeance aux dirigeants d'Al-Qaeda au Pakistan tout en continuant leurs trafics. «Même s'ils n'ont pas de commandement et de sanctuaire communs, les différents mouvements ont des connexions, notamment idéologiques, explique Philippe Hugon, directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques. Ils se retrouvent sur une ligne salafiste radicale. Ils bénéficient aussi des mêmes économies criminelles et peuvent s'entraider de manière ponctuelle.»

Ces connexions sont flagrantes dans le nord du Mali. Avant d'être chassés des grandes villes par les armées française et malienne, trois groupes se partageaient