En choisissant Paris pour sa première visite à l'étranger, Victor Ponta, le Premier ministre socialiste, veut montrer que la France redevient le partenaire privilégié de la Roumanie en Europe. Cette décision symbolique montre un revirement par rapport à la position du président Traian Basescu quand il avait pris ses fonctions à la fin de 2004. Ce dernier avait alors mis en avant un «axe stratégique» entre Bucarest, Londres et Washington. Une déclaration irritante pour Paris, qui avait été le principal avocat de la Roumanie pour son adhésion a l'Union européenne.
«C'est vrai qu'il y a une latinité naturelle chez le Premier ministre roumain», affirme l'ambassadeur de France en Roumanie, Philippe Gustin. Francophone, le Premier ministre Ponta parle également italien et portugais. Une latinité qui pourrait «rééquilibrer l'obsession atlantique de la Roumanie, manifeste chez Traian Basescu, surtout au début de son mandat», estime un observateur occidental.
Ces dernières années, les relations entre l’ancien président français Nicolas Sarkozy et Traian Basescu avaient été houleuses en raison du dossier des Roms. Lors d’un sommet en 2010, les télévisions roumaines s’étaient régalées des images d’un Sarkozy glacial, repoussant les tentatives de dialogue de Basescu. Mais, à Bucarest, la pilule était mal passée, surtout que les deux pays étaient liés depuis 2008 par un partenariat stratégique. C’est pourquoi le Premier ministre roumain veut aujourd’hui réactiver