Un immeuble de bureau blanc de 12 étages situé dans les faubourgs de Shanghai, au 208, rue de la Grande Harmonie, entre un salon de massage et trois gargotes. C’est dans ce bâtiment, dont l’entrée est gardée par des militaires en uniforme, que se trouve un des nœuds vitaux du réseau d’espionnage informatique de l’Armée populaire de libération, affirme un rapport détaillé de 74 pages publié mardi par Mandiant. Cette société de sécurité informatique américaine traque, depuis trois ans, les hackers qui pillent les secrets commerciaux et militaires de centaines d’entreprises et, parfois, de gouvernements.
Son enquête laborieuse lui a permis de remonter à cet immeuble de Shanghai, siège d'une filiale secrète de l'armée chinoise connue sous l'appellation «unité 61 398». Plusieurs journalistes étrangers qui se sont approchés hier de l'immeuble ont été interpellés, puis relâchés. Soulignant qu'en Chine, l'armée est aux ordres du Parti communiste, et non de l'Etat, Mandiant affirme : «Nos recherches et nos observations indiquent que le Parti communiste chinois a confié à l'Armée populaire de libération une mission de cyberespionnage et de vol de documents d'organisations à travers le monde.» Un porte-parole du ministère chinois de la Défense a qualifié hier ces accusations d'«infondées». Ajoutant : «Les cyberattaques sont par nature transnationales, anonymes et trompeuses. Il y a beaucoup d'incertitudes sur leur origine.»
Épingle.