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TRIBUNE

Gaz de schiste : pas sans l’opinion publique européenne

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par Janez Potocnik, Commissaire européen chargé de l’Environnement
publié le 21 février 2013 à 19h06

L’Europe est confrontée à une crise économique sans précédent, provoquant instabilité, chômage et pauvreté. Mais il existe une autre crise tout aussi dévastatrice : nous puisons constamment dans nos ressources naturelles. C’est une menace pour notre santé et les écosystèmes, et aussi pour notre richesse matérielle et notre compétitivité future. La crise économique ne se limite pas à des taux d’intérêt, à l’austérité budgétaire et au sauvetage des banques. La crise est fondamentalement une question de soutenabilité. Nos infrastructures, notre système économique et financier et notre comportement quotidien nous ont enfermés dans un court-termisme fondé sur l’épuisement de notre capital naturel et des matières premières.

Nos sociétés mènent des activités périlleuses. Nous creusons des forages pour le pétrole et le gaz. Nous utilisons des produits chimiques dangereux. Nos industries, notre agriculture et nos modes de transport polluent l’air et l’eau. Nous avons fait le choix de ne pas interdire un grand nombre de ces activités parce qu’elles sont sources de bénéfices. Au lieu de cela, nous adoptons des lois qui encadrent ces activités afin qu’elles soient conduites sans danger et parce qu’elles sont acceptables pour l’ensemble de la collectivité. Autrement dit, nous gérons les risques.

Concernant le gaz de schiste, plusieurs pays européens, tels que la Pologne et le Royaume-Uni, s’emploient à explorer ou à exploiter leurs réserves. Il n’appartient pas à l’Union européenne de déci