Installés depuis trente-six jours sur la place de la Kasbah, juste à côté des bureaux du Premier ministre, les participants au «sit-in de la résistance» n'ont pas prêté beaucoup d'attention au discours de départ de son occupant, Hamadi Jebali, jeudi soir. «C'est du bla-bla», balaie Mohamed Agrebi, leur porte-parole, qui revendique l'application de la loi d'amnistie pour les ex-prisonniers politiques.
«On est là pour rafraîchir la mémoire de nos anciens compagnons de route», poursuit Agrebi, qui a pris deux ans pour son militantisme au sein d'Ennahda, en 1991. Il fait aujourd'hui partie de ces islamistes déçus de l'action du gouvernement Jebali, pourtant une figure historique du mouvement.
Hamadi Jebali, qui a été désavoué par son propre parti dans sa tentative de former un gouvernement de technocrates, a reconnu l'échec de son initiative et s'est excusé «pour avoir déçu».Les participants du sit-in auraient bien vu Abdellatif Mekki prendre le relais. L'actuel ministre de la Santé, leader des étudiants islamistes dans les années 80, est largement plébiscité parmi la jeunesse d'Ennahda et par tous ceux qui souhaitent une rupture sans concession avec l'ancien régime. «La priorité, c'est de poursuivre les corrompus et les tortionnaires, on ne cherche pas la réconciliation», plaide Chaker.
Prison. Ennahda a fait un autre choix. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la majliss