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Libération

Mal de chien

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publié le 22 février 2013 à 19h46

Si cette boucherie était en France, on peut parier que le scandale prendrait une autre ampleur que cette affaire de cheval qui galope dans les lasagnes. Il s’agit en effet d’une boucherie canine au marché de Yangshuo dans la province chinoise du Guangxi. «Il y a un chien dans le potage», dit d’ailleurs un proverbe chinois ancestral, pour exprimer un certain malaise dans les rapports humains.

Du fin fond de notre civilisation omnivore (mais pas de tout), manger du chien ne se fait pas. Ou plus. Dans l'empire romain (circa surtout Néron), le citoyen mangeait encore plus de tout, même du rôti d'enfant est-il attesté dans les meilleures versions latines. Quitte à en mourir. Soit d'ingestion, comme au banquet de Trimalcion, soit parce que cette facétieuse Agrippine a encore remplacé le poivre par du cyanure.

La coutume chinoise de bouffer du chien (ce qui vaut mieux malgré tout que de se faire bouffer par eux) peut donc paraître comme le climax de la barbarie, ouark, trop dégueu ! Transposé dans nos foyers, on imagine que le coup d’œil énamouré à Kiki prendrait une autre tournure et nos caresses sur ses flancs de toutou n’auraient pas seulement pour but de lui assurer la grattouille qu’il aime, mais de vérifier la qualité du plat de côtes. A moins que ces salauds de Chinois bouffeurs de chien soient ainsi au comble de la civilisation, voire son avenir. Il viendra bien un jour où faute de grives, on mangera du chien.

Cette photographie, que la quiétude professionnelle de la