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Libération

Vote en Italie, la gauche est cernée

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Le retour de Silvio Berlusconi, l’incursion de Monti et l’offensive de Beppe Grillo pourraient priver les démocrates d’une majorité claire au scrutin de ce week-end.
Les marionnettes de Silvio Berlusconi, Pier Luigi Bersani (en haut à droite), Mario Monti (en bas à gauche) et Beppe Grillo, dans l’émission Gli Sgommati, sur Sky Italia, le 7 février. (Photo Reuters)
publié le 22 février 2013 à 21h06
(mis à jour le 24 février 2013 à 8h36)

«Nous ne racontons pas de blagues, car nous traversons la crise économique la plus profonde depuis la Seconde Guerre mondiale.» Tout au long de la campagne électorale, Pier Luigi Bersani n'a pratiquement pas dévié de sa ligne. Alors que le Parti démocrate (PD), dont il est le secrétaire, et ses alliés restent favoris dans les sondages pour le scrutin de dimanche et lundi, le candidat de la gauche n'a jamais enflammé les foules, convaincu que les électeurs italiens souhaiteraient porter au pouvoir un parti social-démocrate rigoureux sur les comptes publics, mais attentif aux effets de la rigueur sur la population.

Après avoir soutenu, au nom du «sens des responsabilités», le gouvernement de techniciens de Mario Monti pendant un an au Parlement, puis avoir remporté, cet automne, les primaires de la gauche face à l'étoile montante du PD, le jeune maire de Florence, Matteo Renzi, les portes du pouvoir semblaient largement ouvertes pour cet ancien communiste qui fut un très pragmatique ministre de l'Economie de Romano Prodi. Mais, au cours des deux derniers mois, la tâche s'est sérieusement compliquée pour ce dirigeant «normal» - «trop normal», selon certains de ses compagnons de parti. En quelques semaines, le jeu politique italien s'est emballé, avec l'entrée surprise de Mario Monti dans la compétition et l'irruption du mouvement Cinq Etoiles de l'humoriste Beppe Grillo (lire ci-dessus). Surtout, l'écart avec la coalition de droite de