«Contre les coupes budgétaires et pour une véritable démocratie.» Sous ce slogan unitaire, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi dans seize villes espagnoles, en particulier à Barcelone, Bilbao, Valence et Madrid. C'est dans la capitale, où cinq cortèges convergeaient vers la fontaine de Cibeles, que la grogne a été la plus violente : les altercations avec la police se sont traduites par une quarantaine d'interpellations. Devant de longues files de fourgons policiers, et face à 1 400 agents anti-émeutes, on pouvait voir quantité de drapeaux républicains et surtout des pancartes barrées d'un «No» accompagné d'une paire de ciseaux, symbole des réductions budgétaires imposées par le gouvernement de Mariano Rajoy depuis décembre 2011.
A Madrid, non loin de la Chambre des députés, plusieurs manifestes ont été lus par haut-parleur, dénonçant la «pression des marchés financiers», les «brutales politiques d'ajustement» ou «la corruption et la perte de légitimité des institutions». La mobilisation a montré que la colère citoyenne ne baissait pas d'un cran. Elle ne fait même que se diversifier chaque jour davantage. Parmi les manifestants, défilaient côte à côte pompiers, mineurs, étudiants, personnes expulsées de leur logement, infirmières et médecins en tee-shirt blancs (pour la santé), professeurs en tee-shirts verts (pour l'enseignement) ou fonctionnaires vêtus de noir…
«Pots-de-vin».