Il est mort dans la ville où il voulait s’installer, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière syrienne qu’il franchissait sans cesse. Olivier Voisin, un photographe français âgé de 38 ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l’hôpital international d’Antakya, en Turquie. Il avait été grièvement blessé jeudi, de l’autre côté de la frontière, dans les environs de Hama, en Syrie. Touché par des éclats d’obus, il souffrait d’une hémorragie cérébrale qui n’a pu être résorbée.
Précarité. Olivier Voisin s'était lancé dans le photojournalisme à 20 ans. Il commence par des reportages au Liban et en Pologne tout en travaillant pour la presse régionale française. Mais il s'en éloigne peu à peu, usé par la précarité d'un métier qui paie chaque année un peu moins. Il se lance dans l'informatique, en Allemagne puis en France. L'envie de photographier, qui ne l'a jamais quitté, redevient prégnante en 2009, lors d'un voyage en Corée du Sud, son pays d'origine.
Adopté à 3 ans par une famille française, Olivier Voisin découvre à Séoul qu’il a un frère avant de retrouver sa mère. A la manière d’un journaliste, il enquête sur les conditions de son adoption. A son retour en France, il décide de reprendre ses appareils photo. Pas pour faire de belles images, mais pour raconter des histoires.
Il le fera d’abord en Tunisie puis en Libye, où les révolutions emportent les pouvoirs en place. Il va aussi en Haïti, où sévit une épidémie de choléra,