Menu
Libération
Portrait

Pier Luigi Bersani, le bon sens sans étincelles

Article réservé aux abonnés
Communiste à ses débuts, le probable président du Conseil est devenu un démocrate pragmatique.
Pier Luigi Bersani lors de la convention du syndicat CGIL, le 25 janvier à Rome. (Photo Max Rossi. Reuters)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 25 février 2013 à 22h36

Il a bâti sa petite victoire sans charisme, ni éloquence. Sans slogan choc, ni véritable programme. Longtemps considéré comme un fonctionnaire de l'ex-Parti communiste (PCI), Pier Luigi Bersani va devoir négocier avec les centristes de Mario Monti et les élus du mouvement Cinq Etoiles pour ramener la gauche au pouvoir, cinq ans après le triomphe de Silvio Berlusconi et après avoir soutenu durant treize mois le gouvernement de techniciens de Monti, jouant uniquement la carte du «sérieux» et de la «compétence».

Allure bonhomme et flegme caractéristique de sa ville natale de Plaisance, dans le nord de l'Emilie-Romagne, Pier Luigi Bersani, 61 ans, incarne aux yeux de ses partisans comme de ses adversaires le pragmatisme social. Une sorte de candidat «normal» à l'italienne avec une profonde connaissance du terrain, de l'administration locale et de la réalité du monde de l'entreprise. Avant d'accéder, en 2009, au secrétariat du Parti démocrate, il a gravi un à un tous les échelons de la carrière politique locale, de la commune à la région d'Emilie-Romagne dont il sera le président au milieu des années 90. C'est là qu'il se confronte aux besoins concrets des citoyens et notamment des entreprises, qui, sur ce territoire du centre de l'Italie, forment l'un des tissus industriels les plus performants du pays. Un temps président d'une communauté de municipalités de montagnes, Bersani dira un jour que «quiconque a dirigé une collectivité de ce type peut gouverner l'