Clair rejet d'une certaine Europe réduite à des politiques d'austérité budgétaire, les élections législatives italiennes, marquées par l'envolée du vote protestataire, sont d'abord un symptôme. La maladie n'est pas seulement celle de la péninsule devenue ingouvernable malgré la victoire à la Chambre des députés du centre gauche de Beppe Grillo. «Nous entendons bien le message d'inquiétude émis par les citoyens italiens», a reconnu hier Olivier Bailly, porte-parole de la Commission qui, dans une parfaite langue de bois, n'en a pas moins renouvelé «sa pleine confiance à la démocratie italienne». L'avertissement des urnes est d'autant plus fort que l'Italie était jusqu'ici un pays largement europhile. «L'Europe est devenue un objet de clivage alors que jusqu'ici elle faisait consensus», rappelle Marc Lazar, professeur au Ceri-Sciences-Po. Si les Italiens ont de longue date une piètre estime de leurs politiciens, l'Europe était au contraire perçue comme une garantie, voire comme un recours. Aujourd'hui, elle est vouée aux gémonies par plus d'un Italien sur deux, si l'on cumule les voix recueillies par Beppe Grillo appelant à un référendum sur l'euro, et celles de Silvio Berlusconi pourfendant «les diktats de Merkel». Chassé par la pression des marchés fin 2011, le Cavaliere n'a finalement perdu que d'un cheveu, à peine 100 000 voix…
Rejet. C'est donc la consternation qui domine à Bruxelles et dans