C’est tout, sauf une surprise mais ça n’en est pas moins l’alerte rouge. A en croire le sondage que vient de publier l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), le pourcentage de Français voyant dans l’Union européenne une «source d’espoir» est tombé de 61 % à 38 % en dix ans. Ce retournement de l’opinion s’est spectaculairement accéléré en un an puisque ce même pourcentage était encore de 50 % en décembre 2011 et ce n’est pas tout.
Les trois quarts des Français jugent aujourd'hui que l'Union n'est «pas efficace». Elle déçoit même le peu de partisans qui lui restent et, si l'on rapproche ce sondage de l'énorme succès rencontré par la dénonciation de «Bruxelles» lors des élections italiennes, la conclusion s'impose. Depuis longtemps évident, le divorce entre l'Europe et les Européens sera bientôt consommé si les défenseurs de l'Union ne changent pas rapidement de pied, maintenant, d'urgence.
La première chose à faire est de fixer les enjeux. L’unité de l’Europe n’a plus pour objet d’empêcher de nouvelles guerres entre ses puissances et, moins encore, d’opposer un front commun à un bloc soviétique qui n’existe plus. Chacun le sait mais encore faudrait-il dire alors que, si l’Europe unie est la première puissance économique mondiale, aucun de ses pays - pas même les plus riches, pas même l’Allemagne - ne peut plus faire le poids à lui seul face aux Etats-Unis et à la Chine, bien sûr, mais également au Brésil, à l’Inde et à l’ensemble, en fait, des pa