Deux sénateurs américains fraîchement rentrés du Mali ont appelé lundi la France à y rester engagée militairement au-delà de mars, vu l'impréparation des contingents africains appelés à prendre la relève. «Je suis inquiet des déclarations publiques optimistes des Français, selon lesquelles ils ont réussi à disperser les extrémistes», a dit à des journalistes Christopher Coons, spécialiste de l'Afrique à la commission des Affaires étrangères.
«La stabilisation de la situation pourrait requérir une présence militaire française plus durable», a dit l'élu démocrate au retour d'une tournée africaine, lors de laquelle il a notamment rencontré le commandant des forces françaises au Mali. «Sans partenaire pour assurer les évacuations médicales, le transport aérien, la surveillance et la logistique, les villes du nord sont vulnérables et risquent d'être reprises», a jugé le sénateur, tout en louant l'action des Français. Les soldats africains «ne sont pas prêts pour se battre dans le désert».
La France est engagée depuis le 11 janvier contre les jihadistes qui occupaient la moitié septentrionale du pays depuis l’an dernier et menaçaient de descendre vers le Sud. Paris envisage de réduire ses effectifs si possible dès mars, mais les récentes attaques suicide et de violents accrochages montrent que les jihadistes ont opté pour la guérilla.
La Mission internationale de soutien au Mali (Misma) a annoncé vouloir déployer 6 000 hommes, contre 3 300 prévus a