«Si le mouvement devait réaliser un excellent score, nous aurions quelques problèmes», avait publiquement confié dix jours avant le vote l'humoriste et tribun populiste Beppe Grillo. Tout en hurlant sur toutes les estrades d'Italie qu'il voulait virer toute la classe dirigeante et que le tsunami de son mouvement Cinq Etoiles (M5S) allait submerger la politique, il ne s'attendait sans doute pas à devenir le premier parti à la Chambre des députés avec 25,5% des voix. Plébiscité sur tout le territoire, il représente dans certaines régions de la péninsule, comme en Sicile ou en Ligurie, près d'un électeur sur trois. Au total, 168 «grillini» devraient faire leur entrée au Parlement et les 58 sénateurs M5S empêchent le Parti démocrate d'obtenir une majorité à la Chambre haute, y compris dans l'hypothèse d'un accord avec les centristes de Mario Monti.
«Gifles». «Ce n'est pas le moment de parler d'alliances, a indiqué, hier, Beppe Grillo. Vu la situation, ils ne réussiront pas à gouverner. Notre appui sera en fonction de la compatibilité avec notre programme.» Lundi soir, à l'annonce des résultats, il avait déjà lâché : «Il nous suffit de les tenir sous surveillance. […] On ne sait pas où ils nous placeront dans l'hémicycle. Espérons qu'ils nous mettent dans les derniers rangs, comme ça nous leur mettrons à tous des gifles dans le dos.» Beppe Grillo a annoncé qu'il se rendra en personne au palais présidentiel d