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Libération

Meurtre de Chokri Belaïd, la traque inachevée

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Tunisie . Des arrestations ont eu lieu chez les salafistes, mais le tueur supposé de l’opposant court toujours.
Lors des funérailles de Chokri Belaïd, le 8 février 2013 à Tunis. (Photo Anis Mili. Reuters)
par Blandine Le Cain
publié le 26 février 2013 à 21h26

Identifié, mais toujours en fuite : le meurtrier présumé de l'opposant tunisien Chokri Belaïd n'a pas été arrêté, mais «est pourchassé». Le ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, a fait cette annonce hier midi, alors que plusieurs sources policières faisaient état de son arrestation ainsi que de celle de son complice la veille, dans la soirée. «Les quatre autres suspects ont été arrêtés, a indiqué le ministre. Ils appartiennent à un courant religieux radical.» Ce courant serait proche de «ce qu'on appelle la mouvance salafiste», a précisé Larayedh, par ailleurs chargé de constituer le nouveau gouvernement tunisien. Les suspects auraient «surveillé la victime quelque temps et le jour du crime».

Un peu avant cette annonce, hier matin, Basma Belaïd, la veuve de Chokri Belaïd, en visite à Paris, a expliqué : «On serait tout à fait contents si ceux qui ont commis ce crime ont bien été arrêtés. Mais ce n'est qu'une partie de la vérité. La question est : qui a organisé ?»

Milice. Chokri Belaïd, avocat de 48 ans, a été assassiné devant son domicile à Tunis, le 6 février. Figure du Front populaire, alliance de mouvements de la gauche tunisienne, il était un fervent opposant du parti islamiste au pouvoir, Ennahda. Pour Basma Belaïd, comme pour nombre de proches de l'opposant, c'est ce même Ennahda qui «assume la responsabilité» de l'assassinat, car «il est de la responsabilité du go