Menu
Libération
EDITORIAL

Rigueur infinie

Article réservé aux abonnés
publié le 26 février 2013 à 22h06

C’était il y a un siècle : Georges Papandréou, alors Premier ministre grec, voulait soumettre à référendum la brutale politique d’austérité exigée par l’Europe, le FMI et les marchés. Sidération au sein de l’UE ! Elle rappela brutalement à l’ordre l’irresponsable, coupable de vouloir retourner devant son peuple, accusé en coulisse de traverser un épisode dépressif sévère, seul à même d’expliquer une telle folie démocratique. Exit le référendum. Aujourd’hui, après tant d’autres, c’est au tour de l’Italie de rappeler à l’Europe que la démocratie débouche parfois sur des configurations étranges, loufoques, dangereuses ou tout simplement inattendues.

Se lamenter, à juste titre, sur la prolifération des populismes bas du front ou vidéocratiques, sur le succès qu’ils remportent dans les urnes, regretter que les partis de gouvernement ne parviennent plus à rassembler le suffrage des gouvernés, déplorer qu’une majorité introuvable rende le pays ingouvernable, tout cela est juste, mille fois même, mais ne saurait exonérer l’Union européenne de sa responsabilité. Celle-ci se formule simplement : avoir été incapable, depuis que la crise a éclaté, de proposer autre chose qu’une rigueur infinie dépourvue de sens et, pire, de résultats.

Que les élections italiennes rouvrent une crise ne devrait pas surprendre : tant que la démocratie sera perçue par l’UE et les marchés comme un obstacle à la sortie de crise se multiplieront les scrutins de défiance à l’égard de l’Europe et de sa monnaie. Ta