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Analyse

Hollande en Russie : les droits de l’homme par pertes et profits

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Comme lors de ses précédents déplacements dans des pays «critiquables», le Président devrait rester discret sur les questions sensibles.
François Hollande avait reçu Vladimir Poutine à l’Elysée le 1er juin. (Photo Laurent Troude)
publié le 27 février 2013 à 21h56

«Ce sera un vrai test pour François Hollande. Et si rien ne se passe, ce sera regrettable et dommageable», avertit Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). L'ancien avocat risque d'être franchement déçu : la question des droits de l'homme ne sera pas ou très peu évoquée par François Hollande à l'occasion de sa visite aujourd'hui en Russie. En tout cas, elle ne figure pas à l'agenda officiel. A l'Elysée, on a déminé la question : «le Président porte une grande attention à la question des droits de l'homme, il les aborde quand c'est nécessaire, utile…» assure un conseiller du chef de l'Etat. Et d'ajouter, comme une justification à la couleur très économique du voyage : «La relation franco-russe ne se réduit pas à la question des droits de l'homme, ce serait simplificateur, réducteur et limité.»

Depuis quelques jours pourtant, plusieurs ONG (Human Rights Watch et la FIDH notamment) ont pressé Hollande d’interpeller Vladimir Poutine sur le sujet. Plus embêtant, plusieurs élus, de gauche comme de droite, dont Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes, ont écrit au Président pour lui demander d’évoquer le cas de Sergueï Magnitski, avocat, mort en prison en 2009, après avoir révélé un immense scandale financier, et dont le procès a été rouvert ces derniers jours à Moscou. Or, sur ce dossier, la cellule diplomatique de l’Elysée ne donne pas l’impression d’être très allant. Depuis le retour au