Ils sont six, casqués, caparaçonnés et armés de matraques, à se presser dans une cellule de 3,5 m2. Ce sont des hommes de l'unité spéciale de soutien de la police d'Anvers. Ils immobilisent au sol un homme nu, déjà KO : une grenade assourdissante, des coups de boucliers et de matraques. Brusquement, de cette masse grouillante qui, littéralement, recouvre l'homme, surgit un poing qui s'abat à cinq reprises. Du sang gicle. Un médecin entre dans la cellule et administre un calmant au détenu. Mais il est déjà mort : hémorragie interne provoquée par la rupture d'une veine abdominale et par une lacération du foie (une plaie de 10 cm). Tout s'est déroulé en moins de deux minutes.
Cette bavure policière a eu lieu dans le commissariat de Mortsel, dans la banlieue d’Anvers, le 6 janvier 2010. Mais elle n’a été révélée que la semaine dernière par la VRT, une télévision flamande, qui a diffusé la vidéo de l’intervention filmée par la caméra de surveillance. Le scandale est d’autant plus grand qu’aucun des policiers impliqués n’a été suspendu et qu’un seul, le meurtrier présumé, a été renvoyé devant la justice. La procédure est toujours en cours, et le jugement n’est pas pour demain.
La victime, Jonathan Jacob, 26 ans, est morte pour s'être drogué aux amphétamines. La veille au soir du drame, cette montagne de chair bodybuildée est arrêtée en plein délire hallucinatoire. Les policiers tentent de le faire prendre en charge par un hôpital psychiatrique, mais les médecins refusent,