Enfin libre. C’est un Joseph Ratzinger visiblement soulagé qui a remisé, hier, ses mules rouges au placard et rendu son anneau pontifical. Agé de 85 ans, Benoît XVI a quitté la cité du Vatican dans l’après-midi à bord d’un hélicoptère blanc accompagné des cloches de la capitale italienne qui sonnaient à toute volée. Arrivé à la résidence pontificale de Castel Gandolfo, il est devenu à 20 heures précises, pape et évêque de Rome «émérite». Le premier depuis le renoncement de Célestin V, en 1294.
Pour la dernière fois, il s'est adressé à la foule depuis le balcon du palais d'été, en répétant qu'il ne sera «plus pape mais un simple pèlerin qui entame l'ultime étape de son pèlerinage sur Terre». Auparavant, dans la matinée, il avait salué dans la salle Clémentine du Vatican une centaine de cardinaux déjà arrivés à Rome pour élire son successeur. «Parmi vous se trouve le prochain pape, auquel je promets déférence et obéissance inconditionnelles», a souligné Joseph Ratzinger, qui, après deux mois à Castel Gandolfo, retournera au Vatican pour passer sa retraite dans un couvent de sœurs. Le théologien allemand, qui a expliqué souhaiter se consacrer «à la prière et à la réflexion», a ainsi voulu écarter toute hypothèse d'interférence avec le futur souverain pontife.
Mercredi, Benoît XVI avait présidé sa dernière audience publique sur le parterre de la basilique Saint-Pierre devant plus de 150 000 fidèles. Il était revenu une nouvelle fois sur sa décision de dé