Dans le jargon du Vatican, on les appelle les «ensevelisseurs». Ceux qui estiment que le nom de l'Eglise a été suffisamment sali au cours des derniers mois par les scandales et qu'il faut passer à autre chose. Mais ils trouveront sur leur route les «purificateurs». Ceux qui, au contraire, estiment que le nettoyage engagé par Benoît XVI doit être poursuivi et conduit à son terme. Autrement, l'Eglise catholique ne pourra, selon eux, retrouver un élan et une force nouvelle. Alors que la période du «siège vacant» s'est ouverte hier soir à 20 heures précises avec l'entrée en vigueur de la démission du pape et que la date du prochain conclave n'a pas encore été fixée, c'est une bataille inédite qui s'annonce pour le trône de saint Pierre. Les rivalités et parfois les conflits entre ordres religieux, nationalités et mouvements catholiques demeurent et permettront, au fil des votes sous la voûte de la chapelle Sixtine, des regroupements et des alliances occasionnelles. Mais les affaires partiellement révélées par le scandale du Vatileaks, tout comme les cas de pédophilie dans l'Eglise, ont profondément modifié les enjeux de l'élection du prochain pape.
Sur le papier, il s’agit de l’un des conclaves les plus ouverts de l’histoire récente de l’Eglise. La traditionnelle fracture entre conservateurs et progressistes s’est atténuée. Notamment en raison de la disparition, en août, de la grande figure réformatrice qu’incarnait le cardinal de Milan, Carlo Maria Martini. En