Le prochain adversaire d'Angela Merkel aux législatives allemandes, qui fut aussi son ministre des Finances dans la grande coalition, a estimé - pour le déplorer - qu'avec Beppe Grillo et Silvio Berlusconi «deux clowns» avaient gagné aux élections italiennes. Est-ce en soi un désastre ? De toute évidence, l'Europe manque de clowns. L'austérité serait insupportable s'il fallait supprimer aussi les occasions de rire. Et c'est vrai que ce n'est pas là où l'Allemagne est la plus riche : contrairement à la belge ou à la juive, la blague allemande n'a pas acquis une renommée universelle. On a bien un blagueur président, chez nous. Mais maintenant, il rigole moins. C'est plus difficile de nous faire marrer avec «Vous connaissez la dernière sur les retraites» quand on est au pouvoir.
François Hollande, on ne l’a pas choisi parce qu’il racontait des blagues : on y croyait, nous, à la baisse du chômage. Vu l’aspect sinistre des interminables sommets européens de la perpétuelle dernière chance, peut-être que des vrais comiques détendraient l’ambiance. On ne perdrait rien à clowner Angela Merkel. La Grèce a l’extrême droite, nous les Le Pen, Beppe Grillo semble au premier abord un moindre mal. Quant à Silvio Berlusconi, ne pourrait-on pas s’en débarrasser en l’élisant pape ? Il a fait ses preuves dans la gestion d’un grand capital. Le problème pour obtenir le job, c’est qu’avec ses blagues précédentes il s’est sans doute aliéné le lobby gay.
L’Italie tourne autour du Pô et l’Euro